Kirk Johnson

Président d’Eco-Efficiency Consulting, Kirk Johnson a tout vu et tout fait en matière de modernisation de bâtiments axée sur l’efficacité énergétique. Son parcours professionnel l’a amené à rénover en profondeur des écoles, des appartements et de grandes tours de bureaux, ainsi qu’à gérer des programmes et des projets dans les secteurs public et privé.

En grandissant, Kirk voulait être ingénieur à cause de son père. « Mon père était ingénieur et voyageait beaucoup. Un jour, quand j’avais environ 14 ans, il est rentré des États-Unis et m’a dit : « Kirk, je sais que tu es un de ces fiers intellos, alors je t’ai apporté ceci. » C’était un Commodore VIC-20. Dès mon plus jeune âge, j’étais plongé dans les ordinateurs, j’écrivais des programmes et je créais des choses » dit-il. 

« Créer des programmes était cool pour moi, j’ai toujours voulu en créer un. J’ai fait de la veille économique et de la visualisation de données sur la performance énergétique et j’ai créé de grands programmes d’incitation provinciaux et municipaux. Maintenant, je m’occupe surtout de normes de construction, de programmes de renforcement des capacités et de programmes de perfectionnement
rapide. Mais pour moi, c’est un peu la même chose. »

En 1989, à la fin de ses études, Kirk n’était pas certain de l’orientation que prendrait sa carrière. Il devait choisir entre un poste chez Johnson Controls ou Motorola. « Motorola avait le téléphone mobile RAZR à l’époque, qui était l’iPhone de son temps. Leur discours était le suivant : « Venez travailler pour Motorola et vous serez le plus cool du quartier. » Alors que celui de Johnson Controls était « Nous faisons des systèmes de gestion de l’énergie pour les bâtiments et la modernisation de l’éclairage. » Pour une raison quelconque, j’ai choisi la deuxième porte, même si mes parents et mes amis de l’époque pensaient que j’étais fou. Ils avaient raison pendant les dix premières années » dit Kirk en riant. « Motorola aurait été génial pendant les dix premières années. » Aujourd’hui, cependant, il est très heureux d’avoir choisi la voie de l’efficacité.

Par le biais d’Eco-Efficiency Consulting, Kirk travaille avec les secteurs privé et public, les propriétaires et les occupants de maisons canadiennes pour les aider à réduire les émissions de gaz à effet de serre en économisant de l’argent et de l’énergie. Pour ce faire, il conçoit des programmes de renforcement des capacités tels que le James Town RSI Climate Action Ambassador program for Apartment Deep Retrofits financé par Environnement et changement climatique Canada; des programmes d’incitation provinciaux et municipaux comme les programmes HPNC de la SIERE et BBP de Toronto ; l’introduction au Canada des programmes ENERGY STAR® Portfolio Manager et ENERGY STAR Multifamily High-Rise de l’EPA ; l’élaboration de normes comme la Toronto Green Standard (section énergie), la gestion des plans énergétiques communautaires pour Tower Renewal 1. 0, la création Home Efficiency Animator Training Program (HEAT) de Toronto et la prestation de la formation de RNCan sur le perfectionnement de la main-d’œuvre des conseillers en énergie aux anciens combattants et aux groupes sous-représentés. Ce travail – toujours avec des partenaires de l’industrie – est financé par de grands organismes comme la ville de Toronto, Ressources naturelles Canada, le Conseil du bâtiment durable du Canada, des associations industrielles et des établissements universitaires.

Son travail quotidien se compose de six (6) éléments clés qu’il a affectueusement désignés par l’acronyme “SNaC DRoP ».

Au cours d’une journée moyenne, les relations avec les parties prenantes sont nombreuses, car de nombreux acteurs sont investis avec des motivations différentes. Il passe généralement une bonne partie de son temps à assister à des séances de stratégie et à écouter des experts commerciaux, techniques ou politiques partager leurs points de vue.

Ensuite, Kirk se concentre sur le réseautage, qu’il s’agisse d’établir des contacts sur LinkedIn ou d’animer, de parler ou de participer à des événements du secteur. « En fait, j’aime ces événements décontractés avec beaucoup d’espaces ouverts, où les gens se retrouvent dans une salle de repos pour discuter avant de devoir rentrer. C’est là que l’on trouve certaines des meilleures informations. » Le développement professionnel non structuré ajoute une tonne de valeur. « Je passe beaucoup de temps à communiquer avec les gens en prenant un café au téléphone ou en faisant un petit bilan après une réunion en ligne, juste pour rattraper le temps perdu. »

Son troisième domaine d’intérêt est le développement de contenu. « J’aime créer des choses, et pas seulement parler de choses qui devraient se produire. Qu’il s’agisse de contenu de formation, de contenu de programme ou de contenu politique, j’aime générer des résultats que les gens peuvent utiliser » explique Kirk.

Quatrièmement, Kirk se concentre sur la conception proprement dite. « S’il n’y a pas de structure, de cadre et de feuille de route, nous ne faisons que jeter des choses contre le mur. Chaque fois que je fais un travail de concert avec d’autres personnes, ou pour un résultat spécifique, je passe beaucoup de temps – probablement plus que la plupart – à me demander : « Quelle est la conception de ceci ? Où est le point idéal ? »

Et enfin, le cinquième élément est la lecture et la recherche. Kirk se tient au courant de ce qui se fait dans d’autres villes, notamment en matière de recherche appliquée.

Le dernier élément est l’exécution du programme, où Kirk dispense des formations et gère la mise en œuvre.

Kirk attribue son succès dans ce domaine à sa capacité à aider les gens à trouver un terrain d’entente. Il explique qu’à un moment donné, les marchés ontariens des services énergétiques et de la tarification de l’électricité ont pratiquement implosé. Presque tout le monde a été licencié ou mis sur le marché.

Pendant ce temps, Kirk a réalisé son rêve de produire un film. Il s’est associé à un nouveau réalisateur et à quelques acteurs (par exemple Colin Mochrie) et ils ont fini par réaliser un long métrage intitulé Expecting. Le film a remporté des prix du public dans des festivals de cinéma et a été distribué. Au cours de sa réalisation, il a appris une règle précieuse de la part de l’un des directeurs de la photographie : « Trouver le point idéal où le producteur a toujours raison et où le réalisateur n’a jamais tort. » Kirk pense que c’est là sa sauce secrète : il est capable d’identifier cet espace sûr et heureux où les gens trouvent un accord et où leurs besoins sont satisfaits. À partir de là, il est plus facile d’évoluer vers quelque chose de mieux, de plus grand et de beaucoup plus rapide.

Kirk est le plus fier de son travail lorsque des personnes extérieures au secteur de l’efficacité énergétique montrent de l’intérêt pour une carrière dans ce domaine : « Lorsque nous avons des gens qui disent : « J’étais chimiste ou comptable, et maintenant j’envisage de travailler dans le secteur vert » et que nous pouvons les attirer, en particulier lorsqu’ils sont issus de communautés ou de zones sous-représentées, et les voir progresser dans le secteur, mener à bien des projets et obtenir des prix, c’est la vraie joie. »

Que quelqu’un s’y intéresse parce qu’il se soucie de notre carbone, qu’il veut s’assurer que Nana peut marcher pieds nus confortablement sur le plancher chauffant net-zéro, ou que l’asthme de sa nièce ne se manifeste pas dans l’appartement loué les jours de canicule, ou encore qu’il veuille simplement préparer sa maison pour l’avenir, tout cela relève de l’efficacité énergétique.

Il encourage les personnes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du secteur, à poser une tonne de questions, notamment « pouvons-nous faire mieux ? »

Pour les jeunes qui envisagent de se lancer dans le secteur, il espère que les possibilités offertes susciteront un certain enthousiasme, car il est vraiment, vraiment facile d’être cynique en ce moment. « C’est une période vraiment difficile, surtout si vous êtes jeune » dit Kirk. « Si vous voyez quelque chose ici qui inspire l’espoir, essayez de trouver où. L’efficacité énergétique ne se limite pas aux énergies renouvelables, au solaire ou aux pompes à chaleur. Il s’agit en fait de tout ce qui est lié aux bâtiments et aux technologies propres. Vous pouvez soit vous inspirer de l’efficacité énergétique dans votre vie quotidienne, soit poursuivre une carrière dans le secteur de l’efficacité énergétique, ce que j’espère que davantage de personnes feront, car il s’agit d’un secteur très important et très cool. »

Conseil pour intégrer le secteur de l’efficacité énergetique